Régime micro-BNC ou régime réel : notre réponse claire
La différence entre ces deux régimes tient en une question simple : vos charges professionnelles dépassent-elles 34 % de votre chiffre d’affaires ?
- Si oui, le régime réel (aussi appelé déclaration contrôlée) est plus avantageux : vous pouvez déduire l’ensemble de vos frais réels (local, matériel, véhicule, comptabilité, etc.).
- Si non, le micro-BNC reste une solution intéressante, plus légère à gérer, avec un abattement forfaitaire de 34 % appliqué automatiquement.
Mais attention : ce choix impacte votre base imposable, vos obligations comptables et votre organisation administrative. Il mérite donc d’être réfléchi, surtout si votre activité évolue rapidement ou si vos frais augmentent avec le temps.
Comme des milliers de professionnels de santé libéraux, vous jonglez entre consultations, déplacements et obligations administratives. Et parmi elles, voici une décision à ne pas prendre à la légère : celle du choix de votre régime fiscal.
Micro-BNC ou régime réel (déclaration contrôlée) ? Derrière ces termes techniques, se cache un véritable levier d’optimisation fiscale pour votre activité libérale.
Faire le bon choix revient à simplifier votre gestion administrative au quotidien, payer moins d’impôts et éviter les erreurs lors de vos déclarations. Pour vous y aider, Contomed, cabinet d’expertise comptable spécialiste des professions libérales de santé vous livre ses conseils d’expert.
Micro-BNC vs régime réel : ce que ça change vraiment dans votre fiscalité
Derrière le choix entre micro-BNC et régime réel, ce sont vos droits à déduction, vos démarches administratives et votre imposition finale qui varient fortement.
Le micro-BNC : simplicité maximale, mais déductions limitées
Accessible tant que votre chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 77 700 €, le micro-BNC offre une gestion ultra-simplifiée :
- Aucune comptabilité complexe,
- Pas de déclaration 2035,
- Un simple abattement forfaitaire de 34 % appliqué sur votre chiffre d’affaires.
En contrepartie, aucune charge réelle n’est déductible, même si vous en avez beaucoup. Vous êtes imposé sur 66 % de vos revenus, quoi qu’il arrive.
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Le régime réel : comptabilité complète, mais optimisation possible
- Obligatoire au-delà de 77 700 € de recettes (ou sur option), le régime réel repose sur une logique opposée :
- Vous déclarez vos recettes et vos dépenses réelles,
- Vous remplissez une déclaration 2035,
- Votre revenu imposable correspond à votre bénéfice net réel.
Cela vous permet de déduire toutes vos charges professionnelles justifiées, ce qui peut réduire fortement votre imposition à condition de tenir une comptabilité rigoureuse.
Le conseil d’expert Contomed Ici, le véritable enjeu n’est pas seulement de comparer le régime micro bnc et le régime réel sur le papier, mais de simuler concrètement leurs effets en s’appuyant sur vos données chiffrées : charges fixes, déplacements, matériel, logiciel, véhicule, URSSAF, caisse de retraite…
Tableau comparatif : l’essentiel en un coup d’œil
Difficile de choisir entre micro-BNC et régime réel sans visualiser clairement ce que chaque régime implique, ligne par ligne. Voici donc un tableau synthétique pour vous aider à comparer rapidement les deux options selon les critères qui comptent vraiment dans votre quotidien de professionnel de santé libéral.
| Critère | Micro-BNC (régime spécial BNC) | Régime réel (déclaration contrôlée) |
|---|---|---|
| Plafond de chiffre d’affaires (2025) | Jusqu’à 77 700 € | Obligatoire au-delà de 77 700 € (ou sur option en dessous) |
| Mode de calcul de l’impôt | Abattement forfaitaire de 34 % sur le CA | Déduction des charges réelles |
| Comptabilité à tenir | Registre des recettes uniquement | Comptabilité complète + déclaration 2035 |
| Charges professionnelles déductibles | Non (prise en compte forfaitaire) | Oui, à hauteur réelle (local, véhicule, matériel, URSSAF, etc.) |
| Déclaration fiscale | 2042-C-PRO | 2035 + 2042 |
| TVA | Non applicable (sauf option pour les assujettis) | Possible récupération de la TVA sur les dépenses professionnelles |
| Accompagnement comptable conseillé | Facultatif mais utile | Recommandé, surtout au démarrage |
| Adapté à | Début d’activité, faibles charges, activité simplifiée | Activité développée, charges élevées, volonté d’optimiser |
Micro-BNC ou régime réel : comment choisir selon votre profil ?
Au-delà des règles fiscales établies, le régime qui vous correspond dépend surtout de votre réalité d’exercice : niveau de charges, mode de travail, frais récurrents… Voici trois situations concrètes, appuyées par des exemples chiffrés, pour vous aider à trancher entre micro bnc et régime réel.
Vous êtes infirmier(e) ou sage-femme avec de nombreux déplacements
Votre quotidien implique de nombreux trajets professionnels : tournées de soins, domicile-patient, formations, remplacements… Avec un véhicule souvent essentiel et des frais récurrents (essence, entretien, logiciel de télétransmission, assurance), vos dépenses peuvent vite dépasser 34 % de votre chiffre d’affaires.
Prenons un exemple :
- CA annuel : 50 000 €
- Charges réelles : 7 000 € (14 % du CA)
Au micro-BNC, l’abattement forfaitaire de 34 % est de 17 000 €. Le revenu imposable est donc de 33 000 €.
Au régime réel, vous ne déduisez que les 7 000 € de charges réelles, soit un revenu imposable de 43 000 €.
Le conseil d’expert Contomed Dans ce cas précis, le micro-BNC reste plus favorable. Mais attention, si vous investissez dans un véhicule en LOA ou si vos frais augmentent, le seuil peut être rapidement dépassé. Cet exemple théorique ne vaut que pour la première année où les cotisations sociales URSSAF et CARPIMKO (CARCDSF : Sage-femme) sont appelées sur des bases forfaitaires. Une fois cette première année passée et les bases revues sur les recettes réelles les 34% sont très souvent dépassés uniquement avec les cotisations sociales.
Vous êtes kinésithérapeute ou médecin installé dans un cabinet
Votre structure génère des frais fixes élevés : loyer du local, charges, matériel professionnel, amortissements, abonnements, cotisations sociales et retraite. Ces dépenses pèsent fortement dans votre comptabilité.
Prenons un exemple :
- CA annuel : 75 000 €
- Charges réelles : 30 000 € (40 % du CA)
Au micro-BNC, l’abattement est plafonné à 25 500 €. Le revenu imposable s’élève à 49 500 €.
Au régime réel, les 30 000 € de charges sont intégralement déduites. Le revenu imposable tombe à 45 000 €.
Dans ce cas, le choix du régime réel permet de réaliser une économie d’impôt non négligeable.
Vous êtes psychologue ou orthophoniste avec peu de charges
Vous exercez à domicile, en téléconsultation, ou en cabinet partagé. Vos frais sont limités : logiciel, assurance, frais de dossier. Vous souhaitez conserver une comptabilité simplifiée, surtout si vous débutez.
Prenons un cas typique :
- CA annuel estimé : 40 000 €
- Charges réelles estimées : 5 000 € (12,5 % du CA)
Dans cette configuration, le micro-BNC reste la solution la plus simple et fiscalement neutre, tant que vous restez sous le seuil de 77 700 €.
Même en micro-BNC, certaines obligations (URSSAF, CFE, caisse de retraite) peuvent être complexes à gérer. Nous vous accompagnons dans vos premières démarches pour vous faire gagner du temps et éviter les erreurs classiques au démarrage.
Micro bnc ou régime réel : un choix fiscal qui doit évoluer avec votre activité
Le choix entre micro-BNC et régime réel ne se limite pas à une simple formalité administrative. Il conditionne votre niveau d’imposition, votre charge de gestion et votre capacité à déduire vos frais professionnels.
En résumé :
- Vos charges sont faibles (< 34 % de votre CA) ? Le micro-BNC est souvent plus simple et plus rentable, notamment en début d’activité.
- Vos charges sont élevées (véhicule, local, cotisations, matériel) ? Le régime réel vous permettra de déduire davantage et d’optimiser votre fiscalité.
- Votre activité évolue ou votre situation change ? Il est peut-être temps de réévaluer votre régime.
Chez Contomed, nous savons qu’un choix fiscal pertinent repose sur une vision globale : vos chiffres, mais aussi vos contraintes, vos objectifs, et votre temps disponible. C’est pourquoi nous vous accompagnons sur toute la durée de votre exercice libéral, avec des outils de pilotage clairs et un conseil adapté à vos spécificités !
Notes
- https://entreprendre.service-public.fr/vosdroits/F23267#:~:text=tourisme%20non%20class%C3%A9-,Vous%20%C3%AAtes%20soumis%20au%20r%C3%A9gime%20de%20la%20micro%2Dentreprise%20si,abaiss%C3%A9%20%C3%A0%2015%20000%20%E2%82%AC.
- https://entreprendre.service-public.fr/vosdroits/F23267#:~:text=Activit%C3%A9%20lib%C3%A9rale%20(BNC),65%20000%20%E2%82%AC%20en%202024.&text=Le%20b%C3%A9n%C3%A9fice%20net%20imposable%20est%20donc%20%3A%2065%20000%20%E2%82%AC,22100%20%E2%82%AC%20%3D%2042%20900%20%E2%82%AC
FAQ - Votre expert-comptable répond à vos questions
Oui, les frais de stationnement engagés dans le cadre professionnel (visites patients, déplacements entre cabinets) sont déductibles, à condition d’être justifiés.
Non, les trajets entre votre domicile et votre lieu habituel d’exercice ne sont pas considérés comme professionnels et ne sont donc pas déductibles.
Oui, si vous utilisez le barème kilométrique ou si vous déclarez des frais réels, il est fortement conseillé de conserver un relevé précis des trajets professionnels (dates, adresses, distances).
Ils peuvent aussi donner lieu à une déduction des frais réels ou via un barème kilométrique spécifique publié par l’administration fiscale.
Oui, mais uniquement en proportion de l’usage strictement professionnel. Les frais privés doivent être exclus.
Un carnet de trajets détaillé, appuyé par des factures et relevés kilométriques, est le meilleur moyen de prouver la part réelle d’usage professionnel.
Oui, s’ils concernent un déplacement professionnel et qu’ils sont appuyés par un justificatif.
Oui, si le déplacement est directement lié à l’exercice de votre profession libérale et que vous pouvez le documenter.